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On peut faire un parallèle entre le rendement de vos investissements et votre bulletin de salaire.
Il y a des gains bruts sur lesquels il y a des retenus pour arriver aux gains nets.
En calculant ce qui tombe dans votre poche pour chacun de vos investissements vous éviterez d’avoir des surprises.
Vous pourrez vérifier le rendement de vos placements actuels et surtout déterminer ceux de vos futurs investissements.
Différencier les gains bruts et les gains nets
Pour pouvoir comparer les investissements entre eux il faut utiliser une base comparable : le rendement net.
Continuons l’analogie entre investissements et fiche de paye.
Lors des entretiens d’embauche les entreprises parlent toujours de salaires bruts.
Il faut ensuite lui enlever les charges salariales et les prélèvements sociaux pour connaitre votre salaire net.
Sans oublier d’enlever les avantages tels que la mutuelle ou les tickets restaurant qui viennent diminuer votre net à payer.
Même si ces avantages vous permettent d’accroitre votre revenu global, ils diminuent ce qui va directement dans votre poche.
Pour les investissements le taux communiqué sur les brochures publicitaires et commerciales et comme pour le salaire souvent brut.
Il faut donc déduire de ce taux plusieurs choses, les prélèvements sociaux pour commencer puis les impôts sur les gains.
Généralement les frais de gestion sont déjà déduis du taux affiché mais comme ce n’est pas toujours le cas il faut toujours se renseigner.
Par contre la logique est différente des revenus que vous avez en tant que salarié car il faut calculer l’impact de la fiscalité avant de sélectionner un investissement.
Ce qui vous permettra de connaitre le vrai rendement une fois tous les frais déduit pour pouvoir faire un choix en toute connaissance de cause.
Pour un salaire c’est faisable mais ce n’est pas ce qui va conditionner le choix de votre travail alors le rendement net d’un investissement est un facteur déterminant.
Pour sélectionner le bon placement on utilise plusieurs critères que chacun pondérera comme il le souhaite.
Il y a les frais, le risque de perte en capital, la disponibilité des fonds, les règles de fonctionnement et enfin le rendement.
Les premières caractéristiques se trouvent ou se déduisent facilement et il n’y a pas besoin de les retravailler.
Le dernier paramètre est lui aussi très facile à trouver ou à calculer mais très souvent il correspond au rendement brut.
Il faudra donc que vous calculiez vous même le rendement net en déduisant les différentes retenues qui peuvent s’appliquer.
La faute à la publicité et à la communication qui mettent en avant les placements avec les chiffres les plus gros possible pour mieux les vendre.
C’est le phénomène inverse de lorsque vous êtes consommateur et que l’on vous appâte avec les prix les plus bas possibles.
Cette affirmation se vérifie sur une partie des produits seulement, ceux soumis seulement aux prélèvements sociaux.
Pour les autres la fiscalité peut changer beaucoup de choses car elle est différente d’une personne à l’autre.
Ce dernier point rend donc difficile la communication sur un rendement net car il faudrait afficher un rendement pour chaque Taux Marginal d’Imposition (TMI).
Les tords sont donc partagés entre l’aspect marketing qui veut rendre les produits attirant et l’aspect fiscal qui complique les choses.
Connaitre le rendement net
Comme nous venons de le voir le rendement net dépend de plusieurs choses et sera peut-être différent d’une personne à l’autre.
Les prélèvements sociaux sont les mêmes pour tous, c’est donc sur l’aspect fiscal que tout se joue.
Pour calculer votre rendement net vous devez connaitre votre TMI (Taux Marginal d’Imposition), si je vous parle chinois ou que vous ne savez pas où le trouver alors vous pouvez jeter un œil à cet article.
Les livrets d’épargne réglementée sans fiscalité
Livret A, Livret de Développement Durable, Livret Jeune et le Livret d’Épargne Populaire permettent à tous d’être égaux.
Ils ne subissent ni les prélèvements sociaux ni l’impôt et permettent donc aux personnes qui les possèdent de connaitre instantanément leurs rendements.
Si vous voulez en savoir plus sur les livrets bancaires je vous recommande de lire cet article dans lequel je les décris en détail.
Même si les taux de ces livrets peuvent être très bas suivant les périodes il ne faut pas oublier que les taux annoncés sont nets.
Et donc que le rendement sera identique quel que soit la richesse de la personne qui les possède ce qui est rare de nos jours pour être souligné !
Le cas du PEL
Le Plan Épargne Logement était auparavant exonéré d’impôt sur le revenu.
Ce n’est plus le cas pour les PEL ouvert depuis 2006.
Les intérêts des 12 premières années et la prime d’état restent exonérés.
Mais pas après la 12ème année les intérêts sont imposables, un acompte est prélevé au versement des intérêts puis la régularisation se fait avec l’impôt sur le revenu.
On l’oublie souvent mais le PEL est également soumis aux prélèvements sociaux…
Pour les PEL ouverts avant le 28 Février 2011 le premier prélèvement est effectué au bout de 10 ans, en respectant les différents taux sur la période.
La somme ponctionnée sera donc importante la première fois car elle correspondra aux intérêts sur ces 10 premières années.
Puis la retenue se fera chaque année et lors de la fermeture du plan.
Pour les PEL ouvert après cette date les prélèvements sociaux se font une fois par an en même temps que le versement des intérêts.
Les nouvelles versions du PEL permettent donc de lisser les retenues dans le temps mais empiètent sur le terrain du rendement.
En effet, sur les précédents PEL, la non retenue des prélèvements sociaux sur les 10 premières années permettait d’avoir plus d’intérêts et donc de capitaliser plus grâce aux intérêts composés (surtout utile pour les plans bien remplis).
Enfin la prime d’Etat est soumise à ces mêmes prélèvements sociaux lors de son versement.
Le CEL
Le CEL est lui aussi atypique car il a un statut particulier.
Il n’est pas soumis à l’impôt sur le revenu mais il est soumis aux prélèvements sociaux.
Les comptes sur livrets (CSL)
Ce sont les livrets d’épargne non réglementés que proposent les banques.
On entend souvent parler d’eux dans les publicités à grand renfort de taux boostés sur quelques mois.
Ils sont aussi utilisés par les personnes qui ont rempli leurs livrets réglementés et veulent disposer d’argent accessible rapidement.
Il y a des retenus au titre de l’impôt sur le revenu mais aussi des prélèvements sociaux qui s’appliquent à ces livrets.
Pour la partie fiscale, un acompte est prélevé au versement des intérêts puis la régularisation se fait avec l’impôt sur le revenu.
Pour comparer leurs rendements avec les livrets réglementés il faut donc prendre en comptes ces 2 facteurs.
Vous verrez alors que dans certains cas des CSL proposent des taux de bases assez intéressants même en enlevant la fiscalité…
L’Assurance-vie
L’assurance-vie est une enveloppe fiscale très intéressante.
Si vous voulez plus d’informations sur ce produit vous pouvez lire cet article.
Des cotisations sociales sont prélevées à chaque versement d’intérêts pour les fonds en euros et lors des rachats pour les unités de comptes.
La fiscalité qui s’applique à ce placement varie en fonction de la durée de détention :
- Avant 4 ans : Prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 35 % ou impôt sur le revenu.
- Entre 4 et 8 ans : PFL de 15 % ou impôt sur le revenu.
- Après 8 ans : Abattement de de 4 600€ pour une personne seule ou 9 200€ pour un couple puis PFL de 7,5 % ou impôt sur le revenu.
On voit clairement que plus le temps passe plus l’assurance vie devient intéressante.
Notamment après 8 ans et si on reste dans la limite de l’abattement car on ne paye que les prélèvements sociaux.
C’est pour ça que l’on conseille très souvent d’ouvrir une assurance vie avec le minimum nécessaire pour prendre date et ainsi avoir un contrat qui s’approchera le plus possible des 8 ans quand vous en aurez besoin.
Ce placement peut même devenir avantageux après 4 ans de détention si votre TMI est supérieure à 14 %.
La bourse
Il y a deux types de comptes différents pour investir en bourse.
Le Compte Titre Ordinaire (CTO) et le Plan Épargne en Actions (PEA), sans oublier le PEA-PME qui obéit aux mêmes règles fiscales que son grand frère.
Si vous voulez plus d’informations sur ces supports et notamment les chiffres de la fiscalité actuelle vous pouvez consulter cet article.
Le CTO est un fantastique outil pour investir en bourse car on peut acheter ce que l’on veut avec.
Actions, obligations, trackers (ETF)… la liste est longue mais ce produit subit une fiscalité très lourde.
Le PEA quant à lui propose une gamme d’investissement plus restreinte mais une fiscalité plus accommodante.
Les gains du CTO sont soumis aux prélèvements sociaux puis à l’impôt sur le revenu avec éventuellement un abattement.
L’abattement tout comme l’imposition varie suivant la catégorie de produit détenu : plus-values mobilières, dividendes ou coupons.
La durée de détention a également une incidence sur l’imposition des plus-values mobilières.
La fiscalité du CTO change énormément suivant le support détenu, pour la connaitre en détail cliquez-ici.
Le PEA bénéficie de beaux avantages fiscaux suivant la durée de détention du produit.
Vous êtes quoi qu’il en soit redevable des prélèvements sociaux et un retrait avant 8 ans entraine la fermeture du PEA.
La fiscalité quant à elle s’adoucie avec le temps même si on ne peut pas y déroger :
- Avant 2 ans : Taux fixe de 22,5 %.
- Entre 2 et 5 ans : Taux fixe de 19 %.
- De 5 à 8 ans : Aucune !
- Après 8 ans : Aucune !
L’immobilier
Nous allons parler de la fiscalité des revenus fonciers.
Je laisse volontairement de côté l’imposition des BIC, BNC et locations faites par des entreprises qui feront partie d’un article dédié car ce sujet est complexe.
Il y a deux régimes d’impositions pour les revenus fonciers, le régime micro-foncier et le régime réel.
Les cotisations sociales s’appliquent quel que soit le régime choisi.
Si les revenus fonciers ne dépassent pas 15’000 € le régime par défaut est le micro-foncier mais il est possible de demander à passer sur le régime réel à la seule condition de le conserver pendant 3 ans.
A noter toutefois que si vous demandez un changement de régime, il s’appliquera à tous les revenus fonciers de votre foyer fiscal sans exceptions.
Par contre si les revenus fonciers sont supérieurs 15’000 € seul le régime réel est possible.
L’avantage du micro-foncier est sa simplicité car il faut seulement déclarer les revenus bruts.
Un abattement forfaitaire de 30 % est alors appliqué sur ces recettes brutes pour refléter les charges du propriétaire.
Le régime réel d’imposition est donc plus avantageux dès lors que les charges déductibles sont supérieures à 30 % des revenus bruts.
Avec ce mode de déclaration c’est au contribuable de calculer lui-même ses revenus nets en faisant » revenus bruts – charges déductibles « .
Nous reviendrons plus en détail sur l’imposition des biens immobiliers dans un futur article.
Conclusion
Nous venons de voir que la question du rendement net des investissements est assez complexe.
La faute à une fiscalité à géométrie variable à laquelle il faut ajouter des règles différentes pour les cotisations sociales.
En attendant une réforme qui remettra à plat tous les prélèvements sur les investissements vous devrez jongler avec des retenues différentes.
Vous devrez également vous informer des changements fiscaux qui peuvent venir rapidement supprimer ou ajouter un abattement ou modifier les taux en vigueur.
On remarquera tout de même que les livrets bancaires réglementés, le PEL avant ces 12 ans, l’assurance vie, le PEA et le régime réel d’imposition foncier permettent de bénéficier de conditions avantageuses comparés aux autres investissements.
A vous de tirer parti de ces placements pour réussir à avoir le meilleur rendement net possible 😉
Dites-moi dans les commentaires si vous essayez de connaitre le vrai rendement de vos investissements ?
Crédit photos : theilr, Antoine Millet, Carl Berger.
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Bonsoir Marc,
Beau résumé d’une chose qu’il faudrait que je fasse mais que je n’ai jamais eu le courage de synthétiser pour mes différents investissements.
C’est pourtant le meilleur moyen de constater le fruit de ses efforts d’une année sur l’autre.
Promis je m’y mets pour cette année 😉
A bientôt
Jeremy
Jeremy Articles récents : Assurance-vie : réaliser un arbitrage, pourquoi et comment ?
Salut Jeremy,
Merci pour ton retour 😉
J’aime beaucoup constater que mes investissements rapportent années après années, ça donne toujours le sourire 😀 !
Et je pense que c’est bien de savoir pourquoi et comment, connaitre le vrai rendement répond en partie à cette question.
Marc.
Bonjour Marc
Merci pour la pertinence de ton article. C’est exactement ce qu’il faut avoir en tête : le rendement net d’un investissement et donc bénéficier du levier de la fiscalité comme dans le PEA
Ludovic
Salut!
Je pense toujours un maximum en net! Car je pense aussi que réfléchir en brut peut démoraliser certaines personnes qui n’investissent pas par peur de payer des frais et impôt. Car elles raisonnent en brut uniquement et ont donc l’impression de sortir de l’argent. Alors que si on pense en net, on ne s’intéresse qu’à ce qui tombe dans la popoche. Ça aide à se lancer, enfin c’est le cas pour moi…bien sur il faut quand même connaître le brut, c’est aussi important!
Salut Séb, merci pour ce complément intéressant 🙂
Bonjour
C’est d’ailleurs le cas avec les super livrets qui ont des taux bruts. Ils paraissent très attractifs avec leurs taux promotionnels. Cependant, une fois revenu au net, cela peut paraître moins que certaines assurances vie.
ludovic
Les taux bruts sont un très bon élément de communication mais quand on fait le calcul du net ça ne fait pas toujours rêvé.
Bonjour
Oui c’est le piège, c’est malheureusement souvent un argument marketing. Faire du 5% ça interpelle et puis après quand tu ramènes, hors promotion et au taux net, c’est quelquefois bien décevant
Ludovic
Seules les brutes épaisses raisonnent en brut, les personnes nettes raisonnent en net (et les malignes en net net ie net après impôts)
C’est en particulier indispensables dès lors que tu compares des investissement de nature différentes car les frais et les impositions ne sont pas similaires.
Tu n’insistes pas beaucoup sur les frais mais en immobilier en particulier les frais peuvent être importants frais de copropriété (une résidence avec ascenseurs et/ou piscine et ça peut très vite chiffrer), frais de gestion locative (même si t gères toi-même tu peux avoir des frais de déplacement etc…
Beaucoup de néo-investisseurs oublient également de budgétiser l’impact fiscal qui n’est pourtant pas négligeable si on a un gros TMI ou que l’investissement devient important (gros immeuble de rapport par exemple)
Salut Didier,
Bien résumé pour le brut, le net et le net net ou ce qui tombe dans votre poche 🙂
Merci pour la précision sur les frais auxquels on ne pense pas tout de suite mais qui peuvent vite faire la différence…
Je n’ai effectivement pas insisté plus que ça sur les différents frais de gestion de l’assurance vie, des fonds boursiers ou de l’immobilier mais je te rassure c’était voulu 😉
L’article est plus là pour que les lecteurs se rendent conscience de l’importance de travailer avec des données net (ou net net c’est selon) en enlevant des revenus bruts la fiscalité et les différents frais.
Bonjour,
je me permets de poster un lien vers un article connexe qui explique comment on calcule le rendement d’un projet quelconque. Vous pouvez retirer ce commentaire si vous ne voulez pas de lien, mais je crois qu’il peut intéresser vos lecteurs les plus débutants (le niveau a l’air assez élevé :-)).
Tutoriel pour calculer le rendement d’un projet
Michel de Trading-Attitude Articles récents : Et si vous partiez du travail à 10h du matin ?
Michel,
J’accepte volontiers les partages qui sont intéressants pour les lecteurs et aussi pour ma curiosité 🙂
A condition que la personne ait déjà commentée des articles de façon pertinente et c’est ton cas 😉
Marc.
C’est très clair. Article à mettre souvent à jour avec toutes les modifications qu’il peut y avoir 🙂
Les livrets d’épargne sont pour moi à bannir actuellement, avec des taux aussi bas… Du moins, c’est pas la ou je placerais la majorité de mes économies.
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